Carnet de route

Larche 3 au 6 mars 2025

Le 10/03/2025 par Pardigon Claudie

Par Michel bertrand

Le planter de bâton
Chers amis lecteurs ne vous formalisez pas pour le titre, ce n’est pas une leçon … Juste une
grosse blague qu’a subie Olivier pendant quatre jours.
Passons aux choses sérieuses ! Premier jour : Col la Pierre 2452 m. Départ sur la route
forestière du col de la Pierre depuis Saint Barthélémy, à la côte 1400. Face nord, 1050 mètres de
dénivelée positive, poudre et glace. Mise en jambes des plus sérieuses. Retour aux voitures pour
rejoindre Larche, avec un crochet par le col de Larche pour la voiture de Géraldine, car rien ne
l’arrête ! Miracle, à peine notre demi-tour effectué, le jour s’efface pour laisser place à la pénombre
et nous apercevons, sur l’étendue de neige, deux jeunes loups. Nous rejoignons le groupe affairé
pour le déchargement : l’heure du dîner approche.
Deuxième jour : Pas de Vauclave 2774 m. par le vallon de l’Orrenaye. Face sud, mille mètres de
dénivelée positive, arête sommitale (Tête de Vauclave 2878 m.) neige et rocher en mauvaises
conditions, personne ne s’y aventure. De la poudre puis diverses qualités de neige...Des neiges
« différentes » diront certains et le final en neige de printemps. Très jolie course.
Troisième jour : Tête de Fer 2883 m. Départ skis aux pieds du gîte, face nord, mille quatre
cents mètres de dénivelée positive par le ravin, les cabanes et le vallon de Courrouit. Ambiance
sauvage, mode détendu puis méfiant pour la conduite de course malgré de bonnes conditions
nivologiques. Casse-croûte sous le sommet. Hugo et Vincent, nos jeunes loups, sacrifient au culte
du sommet en franchissant les quatre ou cinq mètres qui nous en séparent. De la poudre, de la
poudre … des clothoïdes à n’en plus finir et ensuite une neige tôlée, de la glace vive et plus de
clothoïdes du tout ! Une magnifique bombée.
Dernier jour : Tête de Platasse 2706 m. Face sud, huit cents mètres de dénivelée positive. La
course est rondement menée. Si le soleil ne s’était pas voilé, les premiers virages auraient été
facilités mais, rapidement, ce sont des conditions de printemps qui s’imposent. La sortie idéale pour
un jour de retour.
Passons aux choses vraiment sérieuses ! Les topos et les cartes circulent, parfois un écran
par-ci par-là … pendant de longs et solides apéros constitués essentiellement de produits de notre
terroir : beurre de truffes, briard savarin truffé, saucisson de Voreppe … jus de poires maison, Saint
Joseph blanc, clairette que nous partageons avec un Marseillais en mal de montagne et (un peu)
avec nos hôtes. Le génépi poliment décliné le premier soir trouve preneur et les parties de cartes du
soir n’ont pas la sérénité de celles de l’après-midi. Endiablées serait un euphémisme, c’est une
ambiance de stade surchauffé qui fait vibrer les murs ! Quant au gîte, le choix de la cheffe, le très
bon choix : un accueil chaleureux, des repas copieux et délicieux, des chambres confortables, un
séchoir au top du top. Nos hôtes étaient on ne peut plus sympas : Au service un bon gars très
avenant, au fourneau sa compagne tout sourire, à la gérance une jeune femme charmante …Un
séjour parfaitement organisé et réussi grâce à notre cheffe Claudie.
Chers amis lecteurs, vous vous demandez légitimement quelle est l’origine de cette grosse
blague du genre : « Olivier, vise l’oeil... » ou « Olivier, il (Michel) avance bien , tu as joué du
bâton » ou encore « Olivier, essaie le planter de bâton, qu’on en finisse ». Premier jour : fin de la
descente, neige dure en forêt, Olivier en serre-file. Je fais une demi-chute, je me relève pour
basculer dans la pente, ski aval bloqué par mon bâton, roulé boulé pour mettre mes skis en bas, je
reste un peu à terre pour reprendre mon souffle mais pas mon bâton qui est resté deux mètres audessus.
Olivier me rejoint ou presque ... Se saisit de mon bâton … Il me l’envoie un peu vivement
peut-être, mais surtout la dragonne s’accroche à son gant, le bâton change de trajectoire et je le
reçois la pointe en tungstène dans la figure ! Il a raté l’oeil mais ni la lèvre ni la dent ! Je colle
immédiatement de la neige sur la blessure mais rien n’y fait et je continue de saigner abondamment.
Olivier est tout confus et pour le rassurer autant que pour en finir avec les difficultés - il restait
quelques virages à négocier pour atteindre le vallon et la piste de retour – je repars. On peut me
suivre à la trace. Olivier a averti le groupe, on me rejoint, on m’entoure, séquence hémoglobine et
prise de décisions… Que n’ai-je pas entendu : compeed, mèche pour les saignements de nez,
strapal, élasto et même le mot suppositoire. Là, je me crispe un peu mais Géraldine prend la
situation en main : deux petits pansements sur ma lèvre fendue doublés par un bout de strapal qui
me clôt un peu le bec et fait tenir le tout...J’aurai perdu du sang et un peu d’émail. Arrivés au refuge
l’incident n’est plus qu’un souvenir et marque avec Olivier le début d’une solide amitié !
A la technique et à la direction de course, Claudie Pardigon. Aux premiers soins, Géraldine
Thivolle (merci). En éclaireur, Hugo Ragetly, circassien de lumière. Officier de liaison, Claudie
Tourreng. Responsable de la conduite de courbes (voir note), Manu Faure. Chef de brigade de la
section guerre psychologique Olivier Tourreng. A la sécurité sur glace vive et chef de la cellule de
veille pour la cohésion du groupe, Vincent Bariller. A la réalisation du compte rendu avec une
victoire d’honneur pour le massacre des pentes, Michel Bertrand.
NB : La clothoïde est une courbe plane dont la courbure en un point est proportionnelle à l’abscisse
curviligne du point. Appliquée au domaine des routes ou des voies ferrées, on peut compléter cette
définition en évoquant une piste de transition de courbe ou spirale de servitude : il s’agit d’une
courbe calculée mathématiquement sur une section de route ou de voie ferrée, dans laquelle une
section droite change pour une courbe.







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