Carnet de route

WE queyras
Le 02/03/2013 par Maunand Michel
WE Queyras
A quinze inscrits, c’est encore le succès lors de ces WE ski au Queyras. Faut dire que l’auberge de jeunesse de Guillestre est idéale, grande et bien tenue, qu’on skie dans un massif d’altitude et pas trop couru, car loin des grandes villes.
Mais il faut y aller par des routes sinueuses, 3h par Die et Gap !
Crest, donc vendredi soir, les trois voitures démarrent bien chargées en bagages, matos et participants.
Là bas, les pentes du Queyras ont été chargées d’une récente chute de neige. Le risque BRA 3 est marqué, nous serons prudents.
Samedi matin, tempête de soleil, vent nul, isotherme 0° haut. Oh oh ! Ceillac nous (re)voila, avec env 20cm de neige à 1650m. La troupe démarre et s’allonge en bavardant dans un long échauffement sur les pistes de ski de fond (5 km !). Ca perd patience avant la fin des pistes, et notre objectif initial au bout de la vallée est remis en cause. « 2 heures, et seulement 300m+ » ! Regards sur la carte, nos chefs de course bifurquent sur la gauche plus tôt que prévu : trace impeccable d’Olivier pour gagner le sommet des Marcellettes, 2910m. Oui, ce n’est pas trop sérieux comme nom, mais on a fait 1250m+ quand même ! Et le panorama explose entre Viso et massif des Ecrins. C’est chouette de conquérir l’inutile ! Notre déjeuner hors sac est agrémenté d’une bouteille de rouge, liquide prise de tête tandis que les gourdes d’eau se vident vite par cette grosse chaleur printanière. Peaux dans le sac, on se jette dans cette descente douce orientée ouest à sud, dans une neige transfo, mitigée, à l’épaisseur aléatoire : les culbutes se multiplient, les fesses sont en l’air, les cuisses brûlent, les commentaires sont-ils coquins ? En bas, un groupe de chalets et sa chapelle jouent à la star, photographiés à gogo. Nous aboutissons sur la piste de fond. Ce retour dans cette vallée du Cristillan, on le prévoyait terrible sur cette trace peu pentue. Finalement, elle est à l’ombre, bien glissante et, sans trop pousser sur le bâtons, on arrive plan plan à Ceillac, parmi les cris des enfants en vacances, au cœur de cette petite station familiale crée autour du village typique de la région. Avant notre retour à l’auberge, certains veulent leur bière pour étancher une soif cruelle (dont moi !), tant il fait chaud, tant les sacs ne contenaient pas assez de réserves d’eau. Le 1° bistrot trouvé est en fait un salon de thé, sans alcool. Ersatz de bière (tant pis !), Coca et Schweppes américains, sucreries pour quelques gourmands.
Au long de ces WE ski, le temps de l’apéro du samedi soir est l’occasion de faire mieux connaissance entre anciens et nouveaux, histoire de brasser les souvenirs et les projets, en refaisant un peu le monde au passage qui, vu d’en haut, bien net par l’air pur, semble critiquable. La bière est, cette fois, avec alcool ! Le couscous du cuistot qui suit est pantagruélique : « alors les cafistes, on ne finit pas les plats ? »
Dimanche matin, rebelote, départ 8h vers Ceillac, mais pour des pentes nord. « On veut de la fraîche » ! L’objectif sera tenu : la tête du Rissace (ou le Longet), à 2970m. Dans la petite gorge qui mène au plateau sous le sommet, un gars double toute la file. « Mon groupe a trouvé un DAV sur le parking. Serait-il à vous » ? Puis il nous explique le bon itinéraire, ce qu’il faut éviter, comment bien gérer un groupe, comme si nous étions sans initiateur. Sûr de lui, il répond à un coup de fil sur son portable, et explique à son groupe comment ils doivent progresser dans la gorge en contre bas. Bizarre comme chef de groupe !
Marianne stoppe au pied de la dernière pente. Il fait beau, attendre n’est pas si terrible. Il ne lui manque qu’un livre ou un patchwork !
Devant nous, deux jeunes avec un chien zigzaguent dans la coulée finale. On les rejoint au sommet. Ils ne sont pas les maîtres du chien, et un des 2 gars boite, pied très douloureux, chaussures neuves. Un de plus ! Tellement douloureux qu’il part dans la pente nord sa tête dans les pieds, et donc sans son sac à dos. On est bien brave, je lui descends son sac avec Eric, profitant avec prudence de cette belle poudreuse abondante, comme des impatients en manque. On retrouve Marianne pour pique-niquer à trois (à 4 avec le toutou). Le reste du groupe mange au sommet et choisit un autre itinéraire de poudres pour nous rejoindre. On assiste comme dans des fauteuils d’orchestre à un spectacle de serpentins suspendus aux crêtes, musique joyeuse des acteurs/skieurs surfant des traces éphémères, ponctuées toujours de quelques roulades et autres acrobaties. Plus de rires que de mal !
Voila, cela se termina vers les 15h. On en avait eu pour nos 200 kms de trajet aller. Qu’il fallait bien faire au retour, coupés par une pose bistrot indispensable pour les conducteurs, et d’ailleurs pour tout le groupe. Arrivée à Crest vers les 19h, les nez rouges pour certains.
Sécurité, dénivelé, soleil, boissons, rigolades, un excellent cocktail à consommer sans modération !
Michel.