Carnet de route

L'été en novembre : un week-end dans les Calanques

Le 01/11/2016 par Clément

Quoi de mieux pour se retrouver entre nouveaux Niçois et Dromois que les Calanques ? A mi-chemin, du soleil, du beau rocher pour tous les goûts et niveaux ...

Le vendredi nous faisons la route depuis Nice Marie et moi. Les flemmards de la Drôme ne nous rejoignent que le lendemain. Nous en serons quitte pour une nuit fraîche au camping de Cassis.

Le samedi, nous partons à l'assaut du col de la Gardiole avec Marie ... ou pas ! La route est fermée pour cause de marche Marseille/Cassis. Plan B, une spécialité bien connue des montagnards, qu'on ne s'attendait pas à pratiquer par ici. Direction le Promonoire des Américains : une 1ère voie d'échauffe, le dièdre du Promontoire, 2 grandes longueurs de 5b/c avec 2/3 pitons qui se baladent. Marie garde le sourire malgré 1 ou 2 pas retords, ouf ! On enchaîne avec la cheminée du patron : 5b/6a+/6a avec juste les relais en place, et une bonne grimpe à l'ancienne : on se faxe, on se coince, on rampe et on couine. Gros ou bonnet D, s'abstenir ! Marie a sa dose, et je finis en enchaînant 2 longueurs de dévers à côté de la cheminée. C'est bon, on peut aller retrouver les copains !

Juan nous a dégoté un petit airbnb au poil, chacun est venu avec ses provisions solides ... et liquides : le week-end s'annonce bien.

Le dimanche nous réserve une surprise : à cause de la course Marseille - Cassis, tous les accès au village sont coupés. Nous nous rabattons sur Cap Canaille, non sans avoir fait un immense détour puisque l'accès direct est coupé. Au programme de la journée : le sentier Philémon, une rando du vertige qui passe au pied de la plupart des voies du Cap Canaille. Les yeux pétillent devant ce beau rocher aux formes incroyables. On les garde aussi un peu fixés sur nos pieds pour ne pas s'en coller une sur les vires sableuses un peu casse-gueule par endroit ... Comme la marche, c'est pas du jeu, on se finit sur un petit site de couenne en plein cagnard avant de ramener Marie à son train et d'aller attaquer les bouteilles qui restent à l'appart.

Lundi : il faut encore se lever ... C'est quoi ce week-end ?! C'est pour la bonne cause ! On se dirige vers Castelvieil. Flo, Fab et Virginie se jettent sur le Muet qui Rit, une grande voie dalleuse en 6a. Sortie obligatoire par le haut : pas le choix, il faut grimper ! Juan et moi entraînons Marie dans un traquenard : il s'agit ni vu ni connu de lui faire faire de la grande voie. Nous attaquons par le début de la Traversée Ramond et remontons par la Voie des Dièdres, 2 longueurs de 6a en semi terrain d'aventure sur du beau rocher. Ce sera l'occasion pour Juan de faire mumuse avec les 4kg de ferraille que nous avons trimballés jusque là. 6a en tête en terrain d'aventure, le voilà prêt pour les grands itinéraires ! Ne reste plus qu'à gérer le tirage ...

On se retrouve tous sur le plateau de Castelvieil. A mon tour d'entraîner Flo dans un traquenard : il est 15h, on a changé d'heure la veille, et si on partait dans une voie en terrain d'aventure ?! Je lis 3 lignes du topo en diagonale, accès en quelques rappels, 4/5 longueurs en 6a max, c'est parti ! L'accès se fait par les rappels de la traversée sans retour qui porte bien son nom : au programme, rappels pendulaires avec clipage de points dans de gros dévers. Retour impossible effectivement. Arrivés en bas, nous assistons à un superbe coucher de soleil, ainsi qu'à une baisse sérieuse de la luminosité ...On en sera quitte pour faire 5 longueurs sur les 6 à la frontale, cherchant avec un peu d'appréhension les lignes de fissures pour se protéger. Une expérience ... intéressante ! Bravo à Flo qui est resté stoïque tout du long et quine m'a même pas engueulé pour avoir eu une idée aussi stupide ! Bilan : retour à 22h à l'appart. Une petite journée, quoi !

Mardi. C'est le dernier jour. On laisse les friends au placard. Aujourd'hui, on grimpe du beau cailloux bien équipé, au Crêt Saint Michel. Flo et Marie forme une équipe de flemmards, Juan et Fab ne veulent pas dépasser le 6a, et heureusement Virginie est motivée pour se confronter à un peu plus dur ! A croire que certains n'avaient pas envie de grimper aujourd'hui : arrivés au pied de la falaise, il manque un jeu de dégaines, et c'est Flo qui s'y colle pour un A/R gratis au parking. Fab et Juan partent dans une voie voisine de celle de Virginie et moi. Nous grimpons sur de grandes dalles raides à petites prises, sans trop savoir dans quelle voie nous sommes : c'est pas grave c'est beau, et c'est dur ! Après 5/6 longueurs, il va être temps de rentrer au bercail. Marie et Flo se sont déjà mis en quête d'une glace, bientôt rejoints par Fab et Juan. Avec Virgine, nous optons pour une remontée au parking par le rocher et partons dans le Grand Dièdre jaune, un monument de la patine marseillaise. On sortira par une variante un brin athlétique avec les sacs, pour éviter une cordée un peu lente.

On se retrouve tous au parking. La peau des doigts est usée, les visages tannés par le soleil, Flo a des petits yeux avec la fatigue de la veille, Juan rêve de friend n°5 tanké dans une fissure, Marie cauchemarde d'un relais intermédiaire, suspendu plein gaz, Fab pense à ranger les chaussons et sortir les piolets, et Virgine planifie son week-end dans l'Esterel : on peut rentrer heureux !!