Carnet de route

Trek en Oman

Le 01/11/2016 par michel marie pierre maunand bravot

Oman est une contrée calme dans un moyen Orient enflammé. L’omanais est musulman modéré, l’omanaise porte le voile mais peut conduire une voiture, même une Porsche. Les voitures sont grosses, majoritairement 4x4 V8, gourmandes en essence pas chère. Les routes sont récentes, éclairées la nuit, même en montagne. Le Sultan Qabus est vénéré, car ses administrés vivent confortablement (servis par une providentielle main d’œuvres asiatique), sans guerroyer avec les voisins, avec un niveau de service très correct via une administration pléthorique et une certaine forme de redistribution et de prévoyance des ressources pétrolières. Qabus est vieux, malade, sans descendance, l’avenir est hypothétique.

En groupe constitué et amical de 4 couples, dont 2 du club alpin de Crest, nous avons parcouru à pieds et en 4x4 une petite partie du pays grand comme la moitié de la France. Arpentant des Djebels arides et caillouteux dont un sommet culmine à 3000m, des canyons profonds parsemés d’oasis luxuriantes, sous des falaises de calcaire bien tentantes, entre des vieux acacias et oliviers, durs à la sècheresse, mais opportuns pour les feux de camps, traversant des villages accrochés aux flans des collines avec l’accueil traditionnel du kawa (sorte d’infusion de café à la cardamome), surpris d’un tourisme discret qui nous a laissé seuls sur nos sentiers, chouchoutés par un guide yéménite parfait, et bon cuisinier, éveillés aux appels à la prière dès 5h du matin, enlacés lors des nuits fraiches sous la tente, siestant aux heures chaudes jusqu’à 45°, jouant au vrai canyoning, s’essayant dans quelques passages en 2sup à mettre un peu les mains et à gouter d’un vide spectaculaire, bénéficiant d’une variante inopinée pour aller voir les poissons tropicaux et autres tortues en masque/tuba, faisant le crochet pour deux inévitables journées dans les dunes chauffées à blanc, à voir les dromadaires de courses et plus du tout de caravanes, en n’oubliant pas de visiter la capitale, sa grande mosquée  rutilante avec le plus grand tapis, le plus grand lustre, car il faut dans ces contrées montrer sa puissance financière, il faut impressionner par deux grands yachts royaux, des palais, des casernes champignons, de la pelouse arrosée avec de l’eau dessalée. Mais il reste, heureusement, les ingrédients du dépaysement avec un marché aux animaux typique à Nizwa, une hygiène différente de la nôtre, une nourriture épicée sous influence indienne, la rencontre de familles, magique, la jeunesse désœuvrée peinant à s’engager dans un travail, les castes professionnelles, aucun policier en vue, des maisons énormes en construction, climatisation comme isolant, terrains offerts par l’Etat. Et chaque jour passé en nous émerveillant, à jouer avec nos appareils photos, à terminer les randos crevés et même blessés pour certains, nous a en final fait perdre la notion du temps, du monde qui se déchire ailleurs, plaçant l’espoir dans ce pays musulman ami des différents courants d’Islam afin d’y jouer les bons offices et faire évoluer le statut de la femme, apprenant tant auprès de nos guides francophones … que nous avons failli louper l’avion de retour.

Christine, Marie-Pierre, Jean-Luc et Michel