Carnet de route

Col de Fonteuse

Le 10/03/2015 par Granier Rémi

~~Venez faire du VTT avec nous !

Parmi les nombreuses sorties VTT organisées cet hiver, en voici une qui restera dans nos mémoires. Le 15 février, Sébastien propose un circuit de 35 km au départ de Beaufort sur Gervanne : Plateau des Vachères, col de la mort, col du Chicotier, col de la croix, retour Beaufort .
Bien qu’avec un peu d’entrainement cela constitue de super souvenirs, mis à part la beauté des paysages, ce que vous allez lire n’est pas le reflet de toutes les sorties VTT au CAF de CREST surtout lorsque la météo complique les choses. Aussi, en plus des sorties du weekend (voir AGENDA) des sorties sont proposées en semaine sur 2 niveaux de difficultés, certains mercredis notamment. Contacter le  06 72 04 44 42.
LA MORT, LA CROIX, voilà des indices qui auraient dû nous alerter...
On se retrouve seulement trois, William, Sébastien et Rémi pour cette sortie hebdomadaire. Et on va vite comprendre pourquoi...
 La météo prévoit un peu de pluie. Rassurés par nos vêtements hyper performants, ce ne sont pas quelques gouttes Valdrômoises, le risque de quelques flocons, 1300 m de dénivelé (annoncés !), rouler dans la neige puis dans la boue et les risques de se paumer qui nous arrêteront. Non, on est du CAF de CREST et le CANADIEN Emilien, l’habitué des grandes expéditions VTT sur le GLANDASSE nous a bien entraînés les années précédentes !
La montée sur le col de Fonteuse donne le ton. C’est très beau, les sentiers alternent avec les pistes, le paysage est très varié mais... ça monte et ça descend sans arrêt. Du VTT classique. Au col, c’est la neige qui nous attend.  On pousse les vélos et... on commence à se geler. Mais la suite a disparu.  Au col, le petit sentier qui part vers le sud n’est plus là. Pourtant, le GPS l’indique, les cartes également.  Notre instinct aussi.
Sauf qu’on n’était pas au col. On révise nos notions de cartographie (merci Michel) et on se dit : Mais oui, le col il est là-bas, 50 m plus bas !
Nous repartons pour la plus belle partie du parcours. Un sentier magnifique, essentiellement en crête, facile, descendant tranquillement, pas trop technique, avec des points de vue à vous couper le souffle sur le Diois, le Glandasse, le Massif central, au loin, on imagine les Pyrénées... 
Mais notre joie s’estompe peu à peu. Car la suite se fait sous la pluie de plus en plus glaciale. Pas d’échappatoire possible. On est au plus loin de Beaufort.  La boue commence à s’y mettre. L’eau arrive de tous les côtés, par l’intérieur par la transpiration car ça n’arrête pas de monter et descendre, et par l’extérieur car il pleut vraiment, cette pluie qui vous glace jusqu’aux os. Tous les cafistes connaissent ça.
Au moment où la pluie se calme un peu, après une bonne descente, il faut franchir un pont, enfin un gros rondin de bois, glissant, avec du vide dessous.  Toutes les techniques sont mises en œuvre : en équilibre avec le vélo sur le dos ou à bout de bras, à quatre pattes en se faisant passer les vélos, JET de vélo par-dessus l’obstacle. Tout ça pour voir qu’on s’est trompé. Le GPS est gelé, la carte est muette : on fait demi-tour avec la technique « Sébastien » : traverser à la nage (enfin, avec de l’eau au-dessus des chevilles).
Ça remonte, remonte, on voit notre erreur. Une belle et rapide descente vers Beaufort finit pas nous congeler complètement. Et bien non, ce n’est pas Beaufort, c’est une propriété privée dans un village inconnu. L’immense porte grillagée n’est pas cadenassée. Beaufort c’est de l’autre côté de la colline. La montée est très, très raide mais ne suffit pas à nous réchauffer.  On se permet d’écourter un peu le trajet prévu pour redescendre vers notre point de départ. C’est très beau pour ceux qui ont encore la force de voir.
A refaire, par beau temps !
Le lendemain, un mail de Sébastien qui devait rentrer en vélo sur Cobonne :
« Alors tout le monde a bien recompté ses doigts, il y en a cinq de chaque côté normalement.
Je ne vous cache pas que j'ai eu froid sur la fin et mes pieds s'en souviennent encore. Merci Rémi de m'avoir ramené ! »

Rémi Granier