Carnet de route
Botanica!
Le 03/02/2014 par Maunand Michel
La feuille de route du petit raid en Queyras ayant été déchirée, notre branche ski de rando du club a vite retrouvé ses racines dans son Vercors favori.
Inversez la « photo synthèse » ci-jointe, et vous trouverez quelques ingrédients de cette sortie dominicale de remplacement.
Ayant regroupé nos 10 skieurs ramifiés le long de la Drôme, nous avons entamé notre ascension dans juste ce qu’il faut de neige récemment tombée parmi les feuillus de la forêt de Romeyer. Passant progressivement aux conifères, avec une hauteur de neige rapidement skiable, la petite colonie a cheminé comme une liane dans le vallon menant au pas de Chabrinel, bien ventilés comme à son habitude. Le vent faisant son boulot, nous imaginions déjà une descente compliquée pour certains, pierres et troncs morts affleurant, croûte de neige dure telle une écorce jeune, mais assez traître pour piéger le ski coincé entre…
La bise du plateau et l’approche des 12h sonnent souvent le glas d’une montée directe au sommet de Tourte Barreaux, objectif de la journée. La cabane de Pré Peyret nous a encore une fois bien accueilli pour un casse croûte abrité, tout autant que de nombreux groupes de jeunes à skis nordiques ou raquettes.
Repartis, ne vous fiez pas à la photo du traceur en plein effort, il n’a fait que quelques dizaines de mètres dans une poudre énorme, tout comme d’autres. Le héros du jour fut Olivier, notre jeune homme en forme, qui voulait perdre quelques kilos, pour rester l’éternel séducteur ?
Dans cette lente grimpette sommitale, voilà le moment fort des sentences botaniques, la tranche botanica !
Thierry : le pin crochu, celui du coin, ce fameux pin des montagnes, à ne pas confondre avec le sapin commun, non pas celui de l’inversion de la courbe, ni avec l’épicéa, mnémotechniquement reconnaissable par le fait que ses cônes « pissent », alors que ceux du sapin…
Georges (personne n’est parfait, il est du CAF de Valence !!!) : son joli poème coquin « un hêtre de charme ne peuplier cyprès du bouleau ».
Chacun sa culture !
Voila la descente, les descentes, car 7 du groupe ont repeauté 200m+ pour se faire une 2° descente dans la grosse profonde entre les troncs.
Mais la photo est trompeuse, même si Thierry s’est « vautré » sous l’objectif, d’autres ont bien cafouillé avec leurs spatules dans une descente de plus en plus chaude et cartonnée. Dans ces conditions, le salut reste le « tout droit » qui frêne assez (oui, là c’est limite !)
Au pas de Chabrinel, pour les 3 non cumulards, vu un magnifique bouquetin mâle et ses cornes majestueuses, car il ne s’agit pas de bois pour cette espèce (un peu mieux, non ?).
Il ne nous restait plus qu’à trouver un bistrot dans la désertique capitale locale, exercice long, sociologiquement intéressant, qui a lancé quelques discussions politiquement endiablées, comme quoi il nous restait de la sève, l’essence même d’une journée sous le signe de la botanique !
Michel.
