Carnet de route

3j de stage ado début juillet 2012

Le 10/07/2012 par maunand michel

Antoinette, Ayoub, Mathis et Enzo, tous les 4 nés en 2000 forment une joyeuse bande sur le plateau du Glandasse.

A chaque minute avec Marie Pierre, nous sommes enthousiastes de les encadrer.

Pourtant, avant ce début juillet, tous avaient très peu ou pas du tout gambadé dans nos moyennes montagnes.

Et c’est bien l’objectif de ce stage ado, faire découvrir un peu nos activités du Club Alpin Français. 3 sont issus de familles non-cafistes.

Cela a commencé par le gentil tour de Roche Colombe. Nos 4 jeunes écoutent nos explications pour lire une carte et s’orienter dans le dédale des pistes et chemins au départ de Saou. Une belle biche croise notre chemin à peine sortis du village. Chacun se relaie pour progresser en direction du pas de l’Echelette. Après une grimpée raide, c’est l’heure du déjeuner sorti du sac. On découvre des noms, comme le synclinal perché de Saou, ou la Poupoune, une aiguille qu’on ira escalader. Plus loin, nous croisons une chèvre et deux boucs. Impressionnants. La chèvre lèche facilement, les boucs passent leur chemin, l’œil apparemment bonhomme. Brrrr. C’est un stage de mise en autonomie, et ce seront aussi 3 jours de découverte de la faune et la flore.

La matinée du 2° jour, Nathalie et Emmanuelle viennent nous aider pour une séance d’escalade sur le site des Roches au-dessus de la Tour de Crest. Premiers encordements et sensations au-dessus du vide. Enzo passe facilement du 5, incroyable.

L’autonomie, c’est concevoir, acheter et répartir la nourriture pour notre virée à la cabane de Pré Peyret. « Avec l’argent qui reste, on peut s’acheter des bonbons » ?!!! Attention, pas plus de 8kg pour les sacs à dos, le mien devra compléter à 14kg ! On emporte pas mal d’eau, pas sûr de trouver des sources actives sur le plateau du Vercors. Après avoir rejoint le parking au bout de la route de Romeyer au-dessus de Die, il faut monter le pas de Chabrinel pendant 3h sous un soleil de plomb. Les trois garçons ne vont pas vite, on s’arrête souvent pour boire et grignoter, Antoinette souffle de leur lenteur. On n’est pas tous pareils. Nos trois joyeux drilles s’amusent de tout, Mathis a le rire facile et communicatif. Ils ne voient pas l’altimètre progresser. C’est finalement une bonne méthode. L’arrivée à la cabane rustique de Pré Peyret est une surprise, il y a  4 ânes avec des familles et des groupes. La plupart préfèrent leur tente au dortoir fait de planche sans matelas, et les murs sombres d’un poêle mal ajusté. Fatigués ? Pas du tout, ça gambade de partout, l’herbe est fraîche et douce. La source coule dans un petit filet, suffisant. A 20h, les Bolinos sont pratiques à manger avec deux gamelles d’eau chaude rapidement bouillie sur notre petit réchaud portatif. Nous sommes encore dans les grandes soirées lumineuses. Et si on dormait dehors propose Ayoub. Ils s’installent dans l’herbe avec les duvets et les pyjamas. A 21h30, je leur conseille de rentrer, le froid et l’humidité arrivent, et je crois que tout compte fait, on se sentira plus en sécurité dedans… Un randonneur partage notre nuit à l’intérieur, un peu mouvementée par l’excitation des 12 ans et un oiseau qui rentre et fait pas mal de bruit. 

Réveil naturel à 7h, pas de grâce matinée ici, et pas un regret. Jus de fruit, compote et brioche, p’ti dej de luxe. Il nous semble bien qu’une partie du casse croûte n’est pas dans nos sacs, mais chacun fait confiance à l’autre pour l’avoir mis sous un duvet au fond du sac. Départ pour les carrières romaines, où nous foulons des tapis d’edelweiss, qu’il ne faut pas ramasser, espèce protégée en plus de l’interdiction totale de cueillette sur tout le parc. Les amendes risquées sont inscrites encore en Francs, avant l’an 2000. La conversion faite en Euros reste dissuasive !

Une marmotte pas farouche pointe son nez à moins de 10m, un grand troupeau de moutons encadré par les bergers et les patous quittent l’enclos pour brouter les grandes prairies ondulantes. Nous grimpons agilement sans nos sacs la Tête de la Graille, 1885m, point culminant de notre parcours. 8 vautours (des Gypaètes barbus ?) planent au sommet à la limite de la brume matinale, l’œil attentif. L’un d’eux tellement curieux vient nous observer à presque le caresser. Jubilation !

Retour aux sacs, qu’on vide tous. Il manque bien une partie du casse croûte ! Vite, on retourne à la cabane heureusement juste avant le départ des 2 derniers ânes. Et c’est bien une dame d’un groupe qui avait pris un de nos sacs, par inadvertance. Ouf, on ne mourra pas de faim !

Allez, continuons par les ondulations du Glandasse, à suivre les trous, les gouffres, les falaises, les fleurs et les vieux troncs morts au bord du GR91. Nous deux faisons une petite sieste après le déjeuner retrouvé, les 8 autres jambes font une partie de cache-cache. Ecart de génération ?  

« Combien de temps jusqu’à la voiture » ? L’heure du retour commence à titiller les esprits. Le parking est à 980m d’altitude, nous sommes à une moyenne de 1600m. « Disons 2 à 3h »

Après un dernier coup d’œil au plateau, ceinturé par le Grand Veymont, le Mont Aiguille qui émerge, les falaises d’Archiane, nous plongeons dans le passage délicat du col des Bachassons (une enfilade de troncs en forme d’abreuvoirs). 3 chamois nous surveillent juste au-dessus de nous, sur un ressaut de la falaise énorme du Glandasse. Les garçons sont impressionnés, pas facile de descendre dans les éboulis qui glissent sous les pieds. Les barres rocheuses sont contournées, certains boyaux torturés. C’est l’apprentissage de la pente à la descente, toujours plus stressante qu’à la montée. Le retour à la voiture par le chemin du balcon du Glandasse est un peu longuet, l’altimètre souvent questionné ne descend pas vite. Les 3h sont dépassées. Mais, nos quatre jeunes jouent toujours, incroyable. Ils viennent de se taper plus de 20 kms, et ce seraient presque nous deux, les anciens, qui avons les jambes les plus lourdes !

Voilà, à16h30, une bonne boisson plus une bonne glace à la terrasse d’un café de Die, on partage ce qui reste de notre cagnotte, et tous sont contents de leur stage quand les parents viennent les rechercher à la maison à 18h, comme prévu.

Chacun y a trouvé sa part de plaisir, et nous deux encadrants ne sommes pas en reste.

Michel. 

CLUB ALPIN FRANCAIS CREST VAL DE DROME
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