Carnet de route

Ski dans les ARAVIS
Le 27/03/2012 par MAUNAND Michel
Quand nous arrivons samedi matin au parking des Confins, la plupart sont affolés par le nombre de voitures. Peut-être 200 ! Au dessus de nous, la combe de Grand Crêt est couverte de traces, ponctuées de petits personnages en action. Le ski de rando, c’est le sport local dans les Aravis, presque plus que le ski de piste. Faut les voir, chronos enclenchés, bandana et collants moulants, sacs ultra léger, surtout pas de couteau, ça ferait plouc. Leur retour est maxi vers les midis, peut-être feront-ils un tour de vélo dans cette douce chaleur printanière. On annonce 20° à Thônes.
Pour nous, l’objectif est le trou de la mouche. « Mais où nous emmènes-tu Michel, tu n’as pas un truc plus sérieux à nous proposer ? ». Moi, sérieux ? Je suis juste un gars qui a bien randonné dans le coin, même gamin.
Après 1000m de dénivelés, bien entendu avec couteaux dans les passages délicats, force est de constater que nos 12 participants au WE des Aravis trouvent le coin magnifique avec son grand trou dans la roche où la Pointe Percée se profile, ses chocards pas farouches et les skieurs qui arrivent de la combe de Paccaly en crampons. Il y a déjà un peu moins de monde. Sommes nous décalés ? Après le casse-croûte (sans bouteille, ha si, le génépi d’Agnès !), il faut bien se lancer dans un grand dérapage côté Paccaly, un peu exposé. La poudre tombée il y a une semaine est notre récompense juste en dessous. A mi pente, nous sommes six à remonter un couloir skis sur le sac, neige fondante, ruisselants. Je leur ai promis un couloir à 40°, de l’autre côté. Il est bien là, le bougre, long et bien étroit, protégé en son sommet par une belle corniche, le bas en crochet. Il y fait encore froid, la neige est extra, les virages s’enchaînent. Nous sommes seuls au monde.
De retour à Thônes, pays du reblochon, nous préparons la traditionnelle tartiflette dans le gîte de l’ancienne scierie, où nous séjournons pour la 3° fois. Anne s’occupe de son gîte mais aussi d’une association pour handicapés. Elle est à fond sur la promotion d’un engin particulier : le tandem à ski, qui permet de piloter un siège sur deux skis parallèles. Superbe ce généreux sourir d’une maman qui se bat pour son fils et pour les autres.
Dimanche, nous renonçons au décalage horaire. Nous allons moins loin, au fond de la vallée de Manigod, pour remonter une piste sous l’Aiguille, qui sera un superbe boarder-cross au retour. L’objectif de ce jour s’appelle la Goenne, face aux pentes nord du Charvin. La vue sur le massif du Mont Blanc, du Beaufortin et de la Vanoise est brumeuse, hamiltonienne. Ce coup ci, c’est à trois qu’on va titiller la face nord. Faut dire qu’on ne voit pas la pente sous le bombé sommital, et qu’une coulée, plus loin, face sud, comme un coup de tonnerre, refroidit certains (aines !).
Tout le groupe est ravi de ses 2 courses.
Il est temps de boire un dernier coup, d’entasser les bagages dans le fourgon, de dire au revoir aux 9 weekenders car, avec Séverine et Etienne, nous prolongeons d’un jour pour d’autres points de vue, d’autres couloirs, d’autres terrasses, avec quelques jaloux qui nous prédisent la pluie et le brouillard…
Michel.
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